Le billet du mois

Carême de lumière

Le psaume 50, le miserere. Lave-moi, purifie-moi ; lave-moi et je serai blanc plus que la neige, purifie-moi avec l’hysope et je serai pur, créé en moi un cœur pur.

Ce psaume est tout en noir et blanc. Noir pour le péché, ce qui salit. Blanc pour le cœur purifié, lavé. Et entre le noir et le blanc, il y a toute une gamme de gris, des teintes mélangées, comme le bon grain et l’ivraie entremêlés. C’est dans cet entre deux, dans ce dégradé de gris, que nous nous tenons, vous et moi. Pas tout à fait dans le noir, au moins l’espérons nous, et pas encore dans le blanc immaculé. Luttant contre la part obscure de nous-même en l’exposant à la lumière divine afin que celle-ci puisse se frayer un chemin en nous, afin qu’elle puisse creuser un passage et nous conduire jusqu’en la pleine lumière. En ce temps de Carême, c’est ce chemin que nous sommes invités à emprunter, acceptant de regarder ce qui en nous est péché, et cherchant à répondre à l’appel à la conversion qui nous a été lancé le mercredi des Cendres.

C’est aussi ce que saint Benoît nous dit avec ses mots à lui, quand il nous invite en ce temps privilégié, à effacer toutes les négligences de l’année, toute la noirceur qui a pu se déposer dans nos cœurs, à revenir au Seigneur pour qu’il nous purifie et à lui demander :

Créé en moi un cœur pur, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Rends moi la joie d’être sauvé.

Nous pouvons redire ces mots du psalmiste pour nous, et aussi en faire notre prière pour tous les hommes. Pour que la lumière triomphe de toutes les obscurités et que nous soyons libérés du sang versé, de ce trop de sang versé en notre monde. Pour que toutes les petites lumières allumées en ces jours fassent reculer les ténèbres. Avec au cœur cette espérance, Pâques est au bout du Carême.

Sr Mireille, abbesse.