Oser la vie,
Ma vie.
Mon frère, mes frères.
Ma vie, celle dont je décide, et même ma mort dont je veux pouvoir décider.
Mon frère, celui que je choisis d’appeler mon frère. Et les autres ? Ceux que je ne regarde pas comme des frères, ceux qui sont hors de mon cercle de relations.
Mes amis, ceux que je choisis comme amis, des amis “virtuels”, à distance, sur mesure, des amis pour moi.
Tout finalement est ramené à mon moi, à ma petite personne et à ma mesure. Je ne vois plus le monde qu’avec mes lunettes, mes seules lunettes. Ce qui est au centre, c’est moi et tout le reste tourne autour de moi. Je suis mon soleil.
Mais est-ce encore la vie ? Permettez moi de m’interroger et d’en douter. Est-ce encore une vie qui ait du souffle, parce qu’une vie plus large que mon seul horizon, une vie qui le dépasse de toute part, une vie que j’accueille et qui peut me surprendre, me déplacer, une vie qui circule, que je partage dans le don de moi-même, une vie qui se risque, une vie qui s’enrichit des relations avec les autres, une vie que nous goûtons ensemble, simple, fraternelle, attentive, attentionnée, une vie avec d’autres, mes frères, mes sœurs, ceux et celles que je côtoie chaque jour ?
Re-choisissons la vraie vie. Et fermons nos oreilles à toutes les paroles de mort. Non pour écarter la mort, mais parce que la vraie vie inclut la mort et la traverse. Telle est l’espérance chrétienne, l’espérance que nous proclamons à Pâques : nous sommes appelés à la vie, une vie que nous recevons comme un don et qui aura le dernier mot. Osons la vie.
Sr Mireille